Dans notre société de performance, les menstruations sont perçues plutôt négativement. Les douleurs et inconforts vécues par plusieurs femmes sont considérés comme une normalité, voire comme une fatalité. L’état d’introspection favorisé par cette période est souvent jugé comme une baisse de productivité.
Et si nous nous inspirions de la médecine chinoise pour repenser notre manière de percevoir le cycle féminin ?
Le caractère unique du sang menstruel
Dans les anciens ouvrages de médecine chinoise, les menstruations sont désignées par le terme Tian Gui, qui peut être traduit par « eau céleste ».
Dans la médecine chinoise, le sang menstruel est de nature différente que le sang qui circule dans le reste du corps. Ses fonctions sont aussi uniques. La capacité de porter la vie qui découle de cette eau céleste est considérée sacrée.
L’influence du Ciel Antérieur, c’est-à-dire des caractéristiques des ancêtres, est également reconnue (d’où sa qualification de céleste). Chez l’homme, le Tian Gui se manifeste par le sperme.
L’Essence
De manière plus générale, le Tian Gui est issu de L’Essence, concept qui détermine entre autres :
- les cycles de croissance
- les cycles de développement
- la fertilité
- La force constitutionnelle
- Les aptitudes intellectuelles
- Les caractéristiques psychiques
- Etc.
L’Essence est à la fois innée (c’est-à-dire issue de L’Essence de nos parents au moment de la conception) et acquise. Ainsi, elle est influencée par l’environnement dans lequel nous évoluons, les événements auxquels nous faisons face, notre alimentation, notre degré d’activité, etc.
On peut faire de grands parallèles avec les concepts modernes de génétique et d’épigénétique.
Véritable indicateur de santé globale
En médecine chinoise, les menstruations sont considérées d’une importance capitale dans la vie d’une femme. Elles sont le résultat de l’équilibre et du bon fonctionnement de nombreux organes et systèmes.
Elles sont un véritable indicateur de la santé globale de tout l’organisme ; c’est pourquoi je questionne toujours mes patientes à propos de leurs menstruations, même si elles ne viennent pas me consulter pour un trouble gynécologique.
Beaucoup de femmes ont le réflexe de réprimer les changements cycliques qui surviennent chaque mois au niveau de leur énergie, leur état émotionnel et psychique, leurs besoins, etc.
Pourtant, nous gagnerions tous à apprendre à valoriser et apprécier les forces intrinsèques des cycles féminins, dans le chemin vers une égalité entre l’homme et la femme.
Julie Bellehumeur, acupunctrice